En premier lieu, je dois vous expliquer pourquoi "trois cylindres". Les amateurs de motos anglaises, arrivés là par la magie de Google, vont être déçus : ce blog n' a rien à voir avec les Triumph. Trois cylindres est le surnom que m'avait donné François Gachet (ex champion de VTT), en rapport à mon physique d'ablette, mais surtout à mon handicap de la jambe droite. A vélo, effectivement je tourne sur trois cylindres (en référence aux quatre cylindres des moteurs les plus courants pour les moins férus de mécanique), puisque je pédale sur une jambe et demi. Bien entendu, l'usage de cales automatiques ou même de cale-pieds est inenvisageable. Mais l'important reste de continuer à pédaler, même sur "trois pattes". En route, donc !
Un tour en Aveyron
Celà faisait longtemps que j'avais envie de repartir sur la route à vélo, comme je l'avais fait avec mes parents voici très longtemps (1975 !). Hormis un petit raid en VTT, depuis je n'avais pas renouvellé l'expérience. Mon père et ma mère, eux ont continué longtemps, même s'ils ne dormaient plus sous la tente à soixante dix ans.
photo : Bretagne, 1977, entouré de ma mère et de trois de mes soeurs. Par où tout a commencé...
Il se trouve que cet été, j'ai un peu de temps, puisque je viens d'etre licencié. C'était pour moi l'occasion de me lancer dans un périple, dont le but était aussi de faire le vide. A l'origine, je voulais rallier Toulouse à Angoulême, pour visiter ma famille, fin juin. Mais des problèmes de calendrier vont me pousser à partir vers le 20 juillet, pour faire une petite excursion en Aveyron. Au départ, pour ne pas présumer de mes forces, j'ai préparé un itinéraire sur dix jours, composé d'étapes courtes. Finalement, je ferai beaucoup plus de kilomètres par jour, sur une durée moins longue.
Pour revenir aux préparatifs, j'ai donc assemblé un vélo, sur la base du cadre Sunn Exact Flex, initialement monté en single speed, dont je me servais en ville (découvrez le ici). Le résultat est carrément sympa, avec un équipement un poil surdimensionné, mais fiable. Les amateurs de vélo jugeront sur les photos. J'ai aussi fait l'acquisition d'une remorque B.O.B Yak, pour porter mon barda, et d'une tente de rando Ferrino. Le tout s'avérera tout simplement parfait ! Reste qu'il fallait aussi préparer le bonhomme. Et là, mon entraînement aura consisté essentiellement à faire du bord de canal du midi, à Toulouse. Un programme dit "à la Céré" (ceux qui savent comprendront, les autres peuvent me demander) théoriquement un peu léger pour aller s'aventurer en Aveyron, avec près de trente kilos à traîner derrière soit. Quelques jours avant de partir, cependant, de persistantes douleurs, jusque là inconnues, au genou droit m'inquiètent sérieusement. Je ne peux quasiment plus pédaler, et j'ai même souvent du mal à marcher. Je suis au bord de laisser tomber, lorsque j'exhume de mon garage une rallonge de pédale droite que m'avait usiné Alain Védère, chez Sunn, il ya bien quinze ans. Et là, miracle, mon genou n'étant plus en contrainte, la douleur disparaît. En route !
carte : le parcours finalement réalisé
Prologue : Ambialet / Lincou - 25 km.
Pour la première journée, je décide de faire une étape courte, afin de me familiariser avec la remorque. De toutes façons, un rendez-vous matinal, et des problèmes de frein arrière ne me permettent pas de partir tôt de Toulouse. Merci à Romain de m'avoir prêté le frein arrière qui me permet de partir. Et pas merci à Maxime / Marijo pour son "aide". Je rejoins Ambialet, mon point de départ en voiture. Les débuts sont hésitants avec la remorque bien chargée, et un poids mal réparti, mais les vingt cinq kilomètres sont avalés facilement jusqu'à Lincou, joli village en bord de Tarn, où je sacrifie à une ultime séance de mécanique (toujours le frein arrière !). Premier dîner de pâtes à l'eau, et demain on attaque les choses sérieuses.
photo : au camping de Lincou, premier bivouac
1ere étape : Lincou / Cassagnes Begonhes - 55 km.
Départ de Lincou en milieu de matinée, pour attaquer d'entrée l'ascension vers Réquista : un peu plus de 300 mètres de dénivelé en six kilomètres de montée assez constante. Ça passe finalement assez facilement, mais je m'arrête longuement à Réquista pour récupérer ! La vingtaine de kilomètres vers Villefranche de Panat va s'avérer difficile à cause du vent, et de mes jambes douloureuses. Le temps est plus qu'incertain, et je songe à prendre une chambre d'hotel. Finalement, après avoir déjeûné au bord du lac et fait une petite sieste, je repars vers Salmiech. Coucou à La Capelle Farcelle, lieu de mes vacances d'enfance, que je croise sur ma droite. J'y repasserai plus tard. Je prends une bonne averse en arrivant à Salmiech, et envisage très sérieusement de dormir à l'hotel. Mais après une longue hésitation, je repars pour le camping de Cassagne Begonhes. Lequel camping, municipal de son état, est situé en dehors du village, près d'un plan d'eau, et s'avère totalement désert. J'y suis chez moi, donc et je prends mes aises. Je dispose même d'un téléphone sur lequel je peux recevoir des appels ! La pluie arrive dans la nuit.
photos : Mon petit coin à moi tout seul / mes voisines de camping / mon bureau !
Jour de repos à Cassagne
La pluie quasi ininterrompue me décourage de bouger de Cassagne Begonhes. Je reste sous la tente une bonne partie de la matinée, puis me rends au village pour faire quelques courses. Déjeûner typiquement aveyronnais au restau, qui me confirme qu'il sera inenvisageable de prendre mes repas dans les auberges. Impossible de pédaler après de tels gueuletons ! Après midi, sieste à la tente - digestion oblige-, puis je regarde l'étape du Tour au bistrot, en compagnie de mon nouveau copain local, ex cycliste. Contador et Schleck font assaut d'amabilité dans le Tourmalet. Est-ce l'effet d'un Tour propre ? Ou propre sur lui ? Le soir, le temps se lève. De bon augure pour le lendemain. Je fête ça au deuxième troquet du village, plus altermondialiste que le premier.
photos : A Cassagnes Begonhes
2eme étape : Cassagnes / Vernhes - 45 km
Je déchante au petit matin : la pluie reprend, et semble vouloir s'installer durablement à en juger par un plafond aussi bas qu'uniformément gris.
Je décide de prendre mon temps, prépare mon chargement, et comme les intempéries semblent se calmer, je passe faire quelques courses au village en espérant que la tente sèche un peu. De retour au camping, je plie la tente, relativement, et prends la route à midi sous un ciel menaçant. Je rejoins la route de Salmiech à Villefranche, empruntée avant-hier, au niveau de la Capelle. Pour ce faire, je coupe par le Lagast. Haut lieu des randonnées familiales d'antan. Le ton de la journée est donné : ça monte, ça descend, ça remonte... A la Capelle, séance photo, et rencontre avec Janine, l'une des filles de la famille Vigroux chez qui nous louions nos maisons de vacances dans les années soixante dix.
photos : A La Capelle Farcelle : Monsieur "Je suis partout" - je n'ai pas fini de le croiser celui-là ! / La tour de Peyrebrune à l'horizon : c'est là qu'on va maintenant. / L'Aveyron ressemble parfois étrangement à la Bretagne.
Je m'arrête ensuite à Alrance, où je casse la croûte avant d'attaquer la montée vers la tour de Peyrebrune, où je fais quelques photos. Puis direction Salles-Curan par la route dite "du haut ou "des fermes". La route reste en hauteur, effectivement, mais ne se prive pas pour descendre, afin de mieux remonter ensuite. Elle est en assez mauvais état, et je ne croise qu'une seule auto en près de vingt kilomètres. J'aperçois le lac de Parelou sur ma droite, mais jamais je ne bifurque. Après une succession interminable de bosses, je descends finalement vers Salles-Curan, dont j'évite les campings du bord de lac et leurs animations disco, pour opter pour un camping à la ferme, très sympa à Vernhes.
photos : La tour de Peyrebrune : Je Suis Partout surveille la vallée, lui même sous la vigilance de sa maman !
Rencontre : Le cuisinier philosophe. Trente ans après avoir repris le restaurant des Bonnafous, à Alrance, le maître des lieux, arbrant un nonchalant gatogan grisonnant et portant fièrement l'uniforme de sa fonction de cuisinier, affiche une décontraction distanciée teintée de provocation. Le genre qui en a vu d'autres, et se complaît dans son bled reculé. Il ne court pas plus que cela après les clients d'ailleurs, préférant limiter le nombre de couverts, pour mieux faire apprécier ses talents culinaires et réthoriques. Il tape la discute avec moi alors que je saucissonne avant d'attaquer la montée vers la tour de Peyrebrune. Il lit Guignard, dont il considère qu'il sera enseigné en cours de philo dans quelques années, mais s'est fait une cure de Beauvoir / Sartre cette année, chez qui il a trouvé des idées bien moins connotées qu'on ne le dit. Onfray ? il a bien aimé les premiers, mais on sent que la médiatisation de l'iconoclaste professionnel normand l'agace un peu.
photos : Vues depuis le sommet de la tour de Peyrebrune : les causses, le lac de Villefranche de Panat, la vallée d'Alrance.
3eme étape : Vernhes / Saint Rome sur Tarn - 64 km
Au départ du camping je ne suis pas très en jambes, pas très propre non plus, puisque j'ai perdu ma serviette de toilette en la faisant sêcher en cours de route hier, et que je n'ai donc pas pris de douche. Arrêt ravitaillement au marché de Salles-Curan, puis j'attaque la route vers la vallée du Tarn, et le viaduc de Millau. L'ascension est longue vers le col de Vernhette, point culminant de mon périple, sur une route large, et battue par le vent. Les paysages de causse sont superbes, mais ce P... de zef me rend la vie difficile ! Arrivé à Montjaux, je casse la croûte sur la place du village, avec vue sur le viaduc au loin. Un camp d'ados déchaînés déboule sur les Commençal Absolut de loc', et me chasse avant d'avoir fait la photo du panorama ! La descente dans la vallée est impressionnante. Il faut dire qu'on dégringole de 700 mètres en quelques kilomètres. En bas de la vallée, deux solutions s'offrent moi : à droite, direction Saint Rome, et l'Auberge, où j'ai réservé une chambre, à gauche, direction Peyre, non loin du viaduc, pour un peu de tourisme et trente kilomètres de plus. J'opte pour la seconde option malgré des jambes en bois. L'aller s'avère pénible, et je redoute le retour, mais finalement ça se passe pas mal, avant de devoir affronter la montée finale pour St Rome. Trop préoccupé par mes capacités physiques (je redoute la défaillance), je ne fais toujours pas de photo du viaduc et du village troglo de Peyre. C'est pas grave, il y en a plein sur le net !
photos : Au point culminant de mon périple / Sieste à Montjaux / Départ de Montjaux devant le chateau.
Rencontre : Greg, de l'auberge de St Rome et les travellers jazzeux.
Le patron de l'auberge de Saint Rome s'avère être un trentenaire particulièrement sympa, et de ce fait unanimement apprécié. Alors qu'un gratteux enchaîne des standards du rock et de la variété internationnale en terrasse, un groupe de travellers débarque et propose de faire un concert de jazz manouche. La bande voyage avec des ânes et des juments, assistée par un vieux camion. Le contre-bassiste, avec qui je discute, circule à vélo avec une cariolle. Son attellage n'a rien à voir avec le mien, mais la communauté de mode de déplacement permet d'engager la conversation. Greg va proposer à la bande de jouer pendant la pose du guitariste, puis après son second set. Dans l'intervalle, plutôt de que les laisser passer le chapeau auprès de ses clients, il leur offre à dîner. La musique est carrément pas mal, et l'ambiance bon enfant se prolonge jusque vers minuit.
photos : Jazz manouche à Saint Rome.
4eme étape : Saint Rome / St Felix de Sorgue - 35 km
Une étape courte, mais nettement plus intense que je ne l'avais prévu ! Je redoutais la montée à Roquefort, mais finalement, le départ de Saint Rome sur une toute large, ventée et pentue sera plus difficile. Il fait carrément froid et humide à Roquefort, et la suite est encore plus dure, surtout en raison de jambes toujours récalcitrantes : je passe un petit col, descends dans une vallée, mais pour remonter aussi sec, et reprendre le vent dans les causses, avant d'en finir par une descente courte et raide. A saint Félix l'accueil est chaleureux, au gîte Carpe Diem, tenu par deux lesbiennes cinquantenaires (qui ont le look de l'emploi) et super cathos. Cocktail pas si détonnant que cela, soit dit en passant. Elles m'invitent à les accompager derechef à l'abbaye de Sylvanes pour assister à un concert de musique baroque. C'est l'occasion de découvrir la montée qui m'attend pour le lendemain ! Bonnes discussions avec les deux spécimens, infirmières de leur état, mais surtout groupies inconditionnelles de l'abbée Gousse, qui a rénové l'abbaye et milite pour un christianisme oeucuménique. Elles parlent de Vatican 2 comme un crypto communiste le ferait du Capital de Marx, et sont encore tout émoustillées par la messe du matin même, diffusée depuis Sylvanès sur les ondes de France Culture.
Rencontre : outre mes logeuses : l'épicier de Saint Félix.
L'épicerie de Saint Félix est du mode à l'ancienne : petite échoppe creusée dans la muraille, à laquelle on accède en descendant une marche. Elle tient de l'antre, autant par l'aspect du lieu que par le personnage qui l'habite. La barbe grise très fournie cache à grand peine les chicots et la couperose, et le regard qui la surplombe est à la fois facétieux et complètment allumé. Mystique empruntant à toutes les traditions religieuses, même s'il reconnaît devoir beaucoup aux pères de l'église catholique qui l'ont éduqué, le bonhomme développe à l'envi ses pensées tortueuses, faites d'agrégats empruntés un peu partout - et surtout ailleurs- et de jeux de mots ou d'association d'idées assez rigolotes, sinon fécondes. Bref, venu acheter une tomate et un concombre pour le lendemain, je suis resté trois quarts d'heure, et y serai encore si je m'étais laissé faire ! L'épicier est autant apprécié des enfants du village que décrié par les adultes, qui lui reprochent de diffuser à volume tonitruant de la musique bizarre (voire la fameuse messe du matin même), de ne pas faire preuve d'une hygiène irréprochable dans la tenue de sa boutique, comme de la sienne propre, et de s'adonner quelque peu à la boisson. Bon d'accord, mais une épicerie ouverte tous les jours de très tôt jusqu'à fort tard dans un village comme St Félix, ça ne court pas les rues. Il s'avèrera d'ailleurs pas la suite que le personnage est célèbre à des kilomètres à la ronde.
photos : sandwich roquefort / jambon, à Roquefort. Ça caille ! / Passage d'un petit col après Roquefort, ça caille toujours. / Au dessus de Roquefort, on aperçoit le village de Tournemire.
5eme étape : Saint Félix : Saint Izaire - 64 km
J'avais initialement prévu de rallier Belmont sur Rance depuis Saint Félix, mais le temps encore plus menaçant et la nécessité de m'acheter une serviette me poussent à choisir Saint Affrique comme destination finale. Pour autant, je fais le détour par Sylvanès et Camarès. La montée à Sylvanes se fait les doigts dans le nez : elle est nettement plus facile que je ne le pensais, et surtout, mes jambes sont revenues. Par contre il fait un froid terrible ! Entre l'abbaye et Camarès, je prends le vent en pleine face. Il ne me lâchera plus de la journée. A Camarès, photos et quelques courses, puis j'attaque la route vers Saint Affrique. C'est une large départementale très fréquentée par des camions pilotés à vive allure, et qui n'arrangent rien à mes problèmes éoliens. Je trouve tout de même un coin sympa pour manger un morceau sur un bout de rougier (la terre rouge de Camarès) en bordure du Dourdou, et sous une éclaircie bienvenue. Une fois reparti, la route est pénible en raison du vent, mais les jambes tournent toute seules, heureusement. En arrivant à quatre kilomètres de Saint Affrique, un groupe de cyclistes danois me laisse le passage à une intersection. Je termine sur un rythme plutôt soutenu, pour le plaisir, et à l'entrée de St Affrique, je constate qu'ils ont tous pris ma roue. Alors que je trimballe ma remorque, ils m'ont laissé faire tout le boulot ! Saint Affrique ne me plaît pas, je n'ai pas envie d'y camper, aussi, après avoir acheté la fameuse serviette, je repars, direction Saint Izaire, où se trouve normalement un camping. Les dix sept kilomètres sont assez faciles, mais le vent persiste à vouloir me freiner. Une fois sur place, en fait de camping, je ne trouve que quelques emplacements en bordure du stade. Celui qui était indiqué dans l'annuaire se trouve en fait à dix kilomètres. C'est bon, j'ai mon compte pour la journée : je décide donc de dormir à l'auberge du coin. Sur la place du village, un garçon d'à peine plus d'un an semble fasciné par mon vélo. Je lui fait faire quelques tours dans la remorque.
Rencontre : la communauté des vieilles hyppies.
Elles sont quatre, attablées en terrasse depuis la fin de l'après midi à s'allumer au kir. Après le dîner il en reste trois qui ne baissent toujours pas le rythme. Elles m'interpellent et m'invitent à me joindre à elles. Kriss, Corinne et Brigitte sont trois hyppies pur jus, la mi cinquantaine, complètement "boulies", selon leur termes (bourrées, quoi). Brigitte fait de la sculpture et de la musique (un peu comme l'épicier de Saint Félix, mais en mieux). La discussion est pour le moins chaotique et embrouillée. Les patrons de l'auberge, inquiets de laisser leur unique client de la soirée entre de telles griffes, se joignent à nous à contre-coeur. Bref, c'est du grand n'importe quoi, mais plutôt sympatique. Les trois m'entraînent chez elles pour me montrer leur tanière et les oeuvres de Brigitte. J'ai l'impression de plonger dans un autre monde !
photos : L'abbaye de Sylvanes / Le fameux pont de Camarès / Mon coin de rougier en bord de Dourdou / Saint Izaire / Toujours lui !
6eme étape : Saint Izaire / Belmont sur Rance - 40 km
Je n'ai bu que deux bières la veille, mais je sens qu'il va falloir brûler les toxines aujourd'hui. J'ai concocté un nouvel itinéraire pour me permettre de prolonger mon séjour, puisque je suis en avance d'une journée sur mon planning - en fait jamais vraiment respecté. Je remonte vers la vallée du tarn, passe sur l'autre rive, puis repars sur le causse en directin de Belmont. Rien de tel pour décrasser qu'une bonne ascension ? je vais être servi dès Broquiès, puis en continuant sur les crêtes avant de descendre sur Brousse le Chateau. Le soleil est enfin là, et j'en profite pour faire une petite séance d'auto-portraits en action. A Brousse, petit marché, où la femme à qui j'achète deux pèches m'en offre deux de plus, et ajoute une énorme tomate, parceque je suis à vélo, avec la remorque. Par contre, plus de pain. Je repars dans la vallée parallèle à celle empruntée la veille pour arriver à Saint Izaire. Je m'arrête déjêuner, et je me prépare quelques pâtes, en l'absence de pain. Le temps est au beau fixe, et il commence à faire très très chaud. J'attends un peu avant de repartir, mais les taons m'attaquent sans cesse, et me font prendre la fuite ! Problème, je n'ai plus d'eau, j'ai presque tout utilisé pour les nouilles. La fin d'étape, sous une chaleur impressionnante, et toujours avec le vent, va être difficile. A Belmont, cependant, le camping est très mignon, et pas cher du tout. Je suis content de retrouver ma tente après trois nuits dans un vrai lit !
photos : Séance action ! / Le vent du causse / Une croix sur le rougier / Végétation typique du rougier
7eme étape : Belmont / Ambialet - 56 km
Pour rejoindre Ambialet, je choisis les petites routes vallonnées. Doux euphémisme ! Mais les quelques bonnes bosses de la matinée s'avalent assez facilement. Je suis à Saint Sernin à midi, où je fais quelques courses, puis je pousse dix kilomètres plus loin, avant qu'il ne fasse trop chaud, pour manger à Plaisance, en bordure du Rance. Après une ultime montée, qui me sèche bien, sous le soleil, je rejoins Ambialet par la rive opposée du Tarn, par rapport à l'aller. La route est nettement plus agréable. Et voilà, la boucle est bouclée, toujours sur trois pattes, même si la cylindrée a un peu augmenté, et finalement assez facilement. On repart quand ?
photos : Retour à Ambialet
Epilogue : Je voudrais lui dire merci... et à la tienne !
C'est lui qui prenait la photo, en 77, en Bretagne. Lui qui m'a mis sur un vélo. Mon père, parti pédaler ailleurs aujourd'hui, mais qui mouline toujours à mes cotés, dans son style inimitable et dans les collines aveyronnaises qu'il affectionnait tant.